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Le blog du petit carré jaune
11 février 2014

"Le jardin d'hiver" Renaud DILILES et Grazia LA PADULA

 

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"Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver

Je voudrais de la lumière
Comme en Nouvelle Angleterre
Je veux changer d'atmosphère
Dans mon jardin d'hiver

Je veux déjeuner par terre
Comme au long des golfes clairs
T'embrasser les yeux ouverts
Dans mon jardin d'hiver
"


Attention petit chef d’œuvre signé Dillies et La Padula. Magnifique coup de cœur en plein hiver pluvieux d’une bande dessinée à la forme et au fond poétique à souhait. Un merveilleux jardin d’hiver dans lequel nous n’avons qu’une envie : se lover, y rester, s’attendrir, aimer, s'aimer… Douceur et tendresse à souhait. Un Jardin d’hiver à la Dillies.

Une magnifique bulle de pluie, un bonheur d'ondée et un rayon d'oxygène. Et les dessins, la mise en couleurs... tout est très bien maîtrisé, superbe et mes mots et mes yeux ne vous diront pas ce que j'ai vu, lu et tellement apprécié. MAGNIFIQUE !

Un petit bout de carré rempli de ces petits riens si poétiques dans un univers pluvieux mais avec la tendresse et la beauté de la plume de Renaud Dillies et les crayons doux et si colorés de Grazia La Padula. Bref j’aime, encore mieux j’adore (et cela est peu de le dire - un sacré beau coup de cœur BOUM BOUM BOUM BOUM).

 

L'histoire

Garçon de salle dans un pub de nuit le Téquilla, club de jazz miteux, Sam se laisse balloter, mouiller par la vie. Epaules tombantes, tête baissée, il chemine vaille que vaille dans sa ville/vie. Il tourne, s’embourbe, vit sur des envies non abouties, des rêves, incapable et les yeux éteints.

1551574_283299951819296_1686479680_nSam se sent petit dans un monde trop grand pour lui, un monde gris, un monde couleur sépia délavé. Un monde où la notion de volonté de vie se perd dans les dédales d’une ville où les gens se côtoient mais ne se regardent plus. Une existence où chacun marche sur son trottoir, indifférent à l’autre, les uns aux autres. Plus d’énergie, plus rien dans le moteur, plus de lumière, une clé comme élan vital pour remonter le mécanisme « tic tac tic tac tic tac » et le regard perdu qui s’enfonce dans le sol ou vole vers un ciel bas, nuageux, pluvieux.

" J'etais une machine sans le savoir fonctionnant au rythme d'un quotidien rôdé... un bon produit de supermarché.  Une mécanique sans rêve... sans vrai rêve. "

Même son amie, la belle et si gracile, légère ballerine Lili, ne tournoie plus autour de lui… Il ne voit plus ses pas de danse. Une vie de merde, un temps de merde.

Mais un jour, une fuite d’eau chez le voisin du dessus, un vieux monsieur à la mémoire vacillante, va changer sa vie. Celui ci le prend pour son fils et la goutte fait déborder son seau d'idées grises. Merveilleux voisin qui déraille ! Magnifique voisin qui d’un diner dans un jardin d’hiver va changer son eau, lui donner l’air, l’espoir de poursuivre son chemin, faire renaître les étoiles qui font danser les amoureux dans la rue, font pousser des ailes dans le dos et se sentir léger.

 

 

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" Ta robe à fleurs

 Sous la pluie de novembre

 Mes mains qui courent

Je n'en peux plus de l'attendre

Les années passent

Qu'il est loin l'âge tendre

 Nul ne peut nous entendre"

 

 Encore une fois, j’ai craqué à l'histoire et aux dessins. Très peu de paroles prononcées, tout dans la narration ou la volonté de suggérer. Et c’est beau, ça coule, ça fait un coup là, au cœur, un coup de soleil, un coup qui fait du bien dans un monde où les gens se croisent mais ne se regardent, ne s’écoutent plus. Le graphisme quand à lui, est somptueux. Des visages tristes, ternes où la mélancolie se dévoile au fil et à mesure des litres d'eau qui se déversent, deviennent beautés. L'anguleux devient rond, les couleurs prennent vie. L’utilisation d’une palette terne, grise, bleu/gris/vert où des touches de rouge réveillent, transcendent d’un seul coup le dessin. Le rêve devient autre chose qu’un rêve, la pluie devient lumière, un magnifique soleil dans un ciel d'hiver.

Un printemps dans un jardin d’hiver, une grâce dans un ciel pluvieux, de la couleur dans un ciel délavé, un ange gardien, une douceur et une tendresse insoupçonnable. "Le Jardin d'hiver" : Merveille de Dillies et La Padula. Un scénario simple et une bande dessinée à la poésie délicieuse et délicate. Tout simplement mais si émouvant. Bref : UNE MERVEILLE, UN BOUM BOUM BOUM BOUM ! Dillies a encore une fois emporté mon cœur. Et j’aime ce jardin d’hiver.

 

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" Je veux déjeuner par terre
 Comme au long des golfes clairs
T'embrasser les yeux ouverts
Dans mon jardin d'hiver
Ta robe à  fleur
Sous la pluie de novembre
Mes mains qui courent
Je n'en peux plus de l'attendre
Les années passent
Qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre"

 

 

 

A lire aussi chez Moka (dévoreuse de bandes dessinées), Jérôme (le Gentleman à la plume culottée) et la diablesse Noukette

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