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Le blog du petit carré jaune
25 mars 2014

"Rêve d'amour" Laurence TARDIEU

 

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« Ecrire, est-ce aimer ? Ecrire, est-ce chercher à être aimé ? Y-a-t-il une écriture possible sans amour. Y-a-t-il y un amour possible sans mots, sans verbe, sans langage ?

Dire l’amour. Ecrire, l’amour. L’écrire provient ‘un désir, qui vient de très loin et s’éprouve au présent. Le désir crée l’écriture. Amour, écriture : le même abandon. Un mouvement de va et vient, un roulis, qui ne finit jamais et donne corps aux rêves, les entraînants toujours plus loin. Qu’y a-t-il tout là-bas, là où l’amour se détache du temps, du réel, du cadre ? Là où l’écriture devient vivante ? Trouverai-je quelque chose ?

Je cherche ma mère, je me perds. Je me perds dans ce désir. J’aime ma mère follement ? J’écris sur ma mère. J’écris en français sur ma mère que je cherche et que je ne connais pas. Je ne sais rien de ce que j’écris. »

 

Il y a quelques temps de cela je vous ai parlé d’un petit recueil qui a été pour moi un véritable coup de cœur, une larme de bonheur qui glissait sur mes joues, un merveilleux soleil sur les chemins de ma vie. L’écriture et la vie de Laurence TARDIEU.

Lire « L’écriture et la vie » a été un merveilleux moment de lecture, un rêve, un instant où les doutes qui effleurent ma/nos peaux, s'est accordé le droit de s’aimer, d’être aimés. Il a été révélateur de notre envie/besoin d’amour/d’être aimé, de nos absences ou nos trop pleins de rêves de vie, de rêves d’écrits.

 

Je me suis donc mise en quête de « Rêve d’amour » : Nous sommes le 21 juillet 2006. Il est vingt heures. Je m'appelle Alice Grangé. J'ai trente ans. Gérard Oury, est mort hier. Tout cela est certain. Vérifiable. Le réel. Je marche vers un homme que je ne connais pas. Ça encore, le réel. Cet homme a aimé ma mère. Ma mère a aimé cet homme. Je n'en suis déjà plus sûre. Cet homme va me parler de ma mère. Je ne sais pas. Je vais retrouver quelque chose de ma mère. Je ne sais pas. Les choses les plus importantes sont-elles celles que l'on sait, ou celles que l'on cherche ? Je m'appelle Alice Grangé. J'ai trente ans. Je cherche ma mère.

Ce livre est comme un grand chemin, un grand sentier dans lequel Alice se cherche à la mort de son père. Qui est-elle, elle ? Quel est le chemin vers lequel elle rêve d’aller et qui était sa mère, cette femme qu’elle n’a pas connu, cette femme qu’elle a perdu à l’âge de 5 ans ? D’elle, Alice n’a aucun souvenir, aucune image, aucun son. Cette femme est un flou, un espace temps où tout s’est éparpillé. Il faut qu’Alice assiste au décès de son père, pour que celui-ci lui ouvre le chemin de la réconciliation avec cette femme inconnue, qu’elle apprenne qui elle était et surtout qui elle est, elle, Alice, cette jeune femme de 30 ans. Et vers quelle écriture peut-elle aller pour devenir elle aussi femme et chemin de sa vie.

« … La vie, c’est un peu comme l’écriture, on ne trouve jamais ce qu’on cherche, on trouve autre chose, et c’est cette autre chose, surprenante, mystérieuse, troublante, qui en fait la beauté. »

 

Il y a des livres qui sont des chemins de croix, des chemins de vie dans nos existences. Il y a des êtres que nous croisons au détour de nos sentiers et qui nous apportent cette lumière sur nos routes, qui nous font découvrir d’autres aspects de nos âmes, qui nous obligent à nous dénuder face à la beauté d’une œuvre. Il y a des livres et il y a des peintures qui sont tracés sur une toile et qui nous métamorphosent au détour d’une touche de couleurs. Il y a des œuvres et il y a des êtres. Une quête, une recherche, une vie, une lumière.

Merci encore une fois Laurence TARDIEU pour ce petit bijou sensible, pudique...  Je ne suis pas certaine d’avoir correctement parlé de ce roman, de « rêve d’amour » mais je sais qu’il vous a autorisée à douter et écrire encore et toujours, à déposer sur des pages, des lignes de mots qui nous, humbles lecteurs, puisons dedans et laissons nos sourires, nos larmes glissés sur nos visages. Pour cela, merci. Et merci à un artiste, qui se cache derrière ces toiles. Merci Kawan Nawak, ta peinture me parle toujours autant.

 

« Je dirige mon regard vers la toile. D’abord, je ne distingue rien : mon trouble est si grand que mes yeux ne voient rien, qu’une immense tache de couleur. Tout tangue autour de moi, comme si j’étais en pleine mer et qu’autour, c’était la tempête. J’aimerai m’agripper à quelque chose. Je referme les yeux, puis, très lentement, je les ouvre à nouveau : cette fois, la tache de couleur me parait moins effrayante. Je peux la regarder. […] Je me perds dans la contemplation de ce bleu que rien ne semble pouvoir troubler. Cela ressemble à une image du bonheur. »

 

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Commentaires
E
j'ai découvert cette auteure grâce à toi, et ne compte pas m'arrêter à la première lecture! merci!
D
Très beau moment de lecture, un souvenir récent.
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