" La Grande vie " Christian BOBIN

« Ecrire l’inconsolable engendre une paix, comme une lampe qui tourne et propose ses ombres chinoises à l’enfant au bord de s’endormir. Quand je pense aux gens que j’aime et même à ceux que je n’aime pas, quand j’y pense vraiment les bras m’en tombent. La vie s’approche de nous. Elle guette le moment favorable pour frapper puis, à chacun, elle lance : chante, maintenant. Vas-y, chante. Ecris. »  

Pourquoi "La Grande Vie" : parce que c'est la seule. La grandeur de conscience, de sentiment, ce qu'attend et ce qu'est La Vie.

Découpé en sept parties et en de très courts chapitres, « La grande vie » est un véritable hommage à la vie, la lecture, l’écriture, aux poètes, aux femmes et hommes de plumes et de musiques, à tous celles et ceux qui par leurs pinceaux (Soulages, Vermeer…), leur oreilles musicales (Bach, Monk), ou leurs écrits nous chavirent et nous amènent dans la symphonie des mots (Kierkegaard, Ronsard…, mais aussi Maryline Monroe).

Et tout commence par Marceline DESBORDES-VALMORE découvert un jour sur un quai de la gare du Nord. Un instant suspendu où la pesanteur du lieu est devenu un jardin poétique empli de lumière rose.

 « Chère Marceline Desbordes-Valmore vous m’avez pris le cœur à la gare du Nord. Il faisait froid. Il y avait tellement de monde et en vérité personne. J'ai cherché un abri, un lieu humain. je l'ai trouvé : le dos appuyé contre un pilier j'ai ouvert votre livre et j'ai lu votre poème [...] Chère Marceline Desbordes-Valmore vous m’avez pris le cœur à la gare du Nord et je ne sais quand vous me le rendrez. C’est une chose bien dangereuse que de lire ».

Bobin nous emmène dans les sentiers de la lecture. Il nous prend par la main et nous ouvre les yeux sur un torrent, un papillon, un liseron, une pierre, un oiseau, un chat. Il illumine de son encre la page de vie comme il éclaire à la lampe torche ce chemin d’herbes et de mousses. Il tire son inspiration et nous insuffle son souffle. Il énonce son bonheur, sa tendresse, sa poésie face aux plumes, peintres, musiciens qui ont bercé son cœur, accompagné ses pas. Sensibilité, beauté lumineuse, subtilité, saveur. Le cristal de la vie est entré en lui, en nous.

Plus je lis les récits de cet homme, plus j'apprends à aimer les silences, ceux qui sont une éternelle richesse, ceux qui sont remplis de lumières, de tendresse, d'affection, de bienveillance. Plus je lis Christian BOBIN, plus j'entends ces silences, plus ils sont forts, beaux, enrichissants, inépuisables. Ils sont l'instant qui se pose devant mes yeux, le moment que mon ouie entend, cette saveur que j'ai en bouche, ce toucher inégalable et cette beauté de/des mots à jamais inépuisable.

Comments

[sabeli]

Bobin est pour moi une source d'écriture, de beauté, de silence, de vie surtout. De la vie dans un simple regard, geste parole, mouvement, écrit. La vie tout simplement à l'instant où je la vis. Un bonheur à lire :)

[Laeti]

Eh bien je n'ai jamais lu cet auteur, bien que son nom revienne assez souvent. Et les thèmes que tu avances sont très prometteurs. Tu donnes envie de le découvrir!

[l'insatiable]

J'aime Bobin mais en plus avec ce thème... C'est pour moi!