deEté 1973 : Mick Jagger susurre sur les ondes « Angie, Angie », AC/DC n’est encore qu’un groupe de chevelus du fin fond du bush australien. Sur les ondes françaises, Michel Sardou nous chante sa « maladie d’amour » alors  que Françoise Hardy nous émeut avec son « Message personnel ». Quand à Sylvie Vartan et Johnny Haliday, ils nous narrent qu’ils ont un problème, Jane Birkin nous emballe avec son « Di doo dah » et Stone et Charden vont en Normandie voir les vaches blanches et noires sur lesquelles tombent la pluie…  

1973, c’est l’époque des papiers peints destroys, des valises cartonnées, des cartoons illustrés à la main, des premiers Lucky-Luke et son lomesone cowboy, des lunettes à gros verres, des pattes d’éléphant, des chemises cols à tarte. Le T-shirt est en tergal, les robes psychédéliques, les coiffures coupe-au-bol, les meubles en formica rouge et blanc. 

1973 : comme chaque été, la famille Faldérault, belge de son état, se prépare à partir en vacances après 3 jours de retard dû à un travail de dernière minute, une dernière correction, une énième illustration du paternel arque-bouté sur sa table à dessins.
Cap au Sud, traverser la frontière au volant de la vieille 4L remplie, galerie surchargée, banquette arrière occupée par les quatre enfants sans oublier Tchouki, le compagnon imaginaire  de la maison.
En attendant dans l’escalier assis sur les marches, ça bougonne, ronchonne, piaffe d’impatience, râle. Mais que fait Roland ?… Les enfants n’ont plus qu’une envie du soleil, du soleil, du soleil et leur mère tente tant bien que mal de ne pas montrer son ras le bol.
Et enfin… après un dernier trait, la route vers les vacances se dessine.
Tout le monde dans la 4L rouge orangée. « Youpi yavan youpi c’est l’été, on descend dans le midi dans not’ 4L ». A l’arrière les 3 filles et le garçon reprennent à plein-poumons le tube familial. La boussole qui a perdu le nord donne la route et à peine le douanier, la dernière borne passée, tout semble rouler comme sur des roulettes de Renault.

Mais c’est sans compter sur les péripéties routières, Tchouki qui prend la poudre d’escampette, le coin de verdure nique-pique envahi par une famille de hollandais allergique aux taons, le camping complet qui finit en dortoir d’une ex colonie de vacances désaffectée, une toile de tente montée en pleine nature sauvage de l’Ardèche, de baignades nus et sur les complications familiales de tous genres.

  

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Bref « Les beaux étés » de Zidrou et Lafebre sont un délice à souvenirs. On plonge par l’histoire et l’illustration dans une douce nostalgie des années 70 et des premières vacances en famille, les chansons chantées à tue-tête, les routes départementales traversées qui sentaient bon le bitume chaud, les « c’est encore loin ?», les shorts-chaussettes-sandalettes-méduses.
On retrouve son enfance, se remémore les baignades interdites dans les ruisseaux, se rappelle les querelles entre frangines/frangins, les piqures de moustiques, les cartes postales écrites cher papa/chère maman.

C’est doux, c’est tendre, c’est la vie, la vraie, la jolie.

C’est vous, c’est nous, c’est moi.
Ce sont nos parents, nos cousins, nos cousines, nos frangins, nos frangines, toutes ces chemins poussiéreux qui nous menaient vers le soleil, les chansons captées sur une, vague radio, les congés payés qui sentaient bon le labeur et les espadrilles, les frites et les bouquets de fleurs sauvages cueillis dans le pré voisin, celui où les vaches vous regarder de leurs yeux globuleux.

C’est bon. C’est tendre. Ce sont les beaux étés et c’est juste la vie qui s’écoule, se reflète, nous donne une folle envie de continuer à tourner les pages, à ne jamais oublier les cailloux que l’on ramasse et aligne sur les  étagères de la bibliothèque une fois revenu des sentiers estivaux. 

(en bande son : Michel Sardou, Françoise Hardy, ACDC, Stone et Charden, Jane Birkin, Rolling Stone, C Jérôme, Stevie Wonder,  Sylvie Vartan et Johhny Haliday , Carpenters...)

 

Et en cadeau :

Trenet - NATIONALE 7

 

Les beaux étés
Tome 1 : cap au sud
Zidrou et Lafebre
Dargaud

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