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Le blog du petit carré jaune
7 septembre 2016

Ils sont fous ces romands !

On me demande souvent d’où vient mon amour pour la littérature Romande, comment suis-je tombée dedans, alors que tout semble nous pousser à la méconnaître, ou du moins à la trouver minuscule, sans intérêt, locale ! Très locale même puisque romande, cette partie de la Suisse qui utilise la langue française pour s’exprimer. Un autre bout de la francophonie à portée de mains mais qui nous semble loin. Et pourtant.
Je ne vous dévoilerai pas tous mes secrets mais sachez que c’est grâce à un petit livre à la couverture rouge, une écriture ciselée qui m’a prise là, au ventre et ne m’a plus lâchée. Merci Mélanie Richoz.

Alors j’aimerai juste vous parler de celles et ceux qui sont de véritables, non pas phénomènes, je ne suis pas assez cultivée pour vous emmener sur ce chemin, je ne possède pas toutes les connaissances, mais j’aimerai vous raconter ces romans, ces plumes qui m’ont fait pousser les ailes, donné l’envie de découvrir l’écriture romande, leur énergie, leur fraîcheur littéraire, leur sens de ne pas respecter les conventions et lourdeurs que l’on peut rencontrer dans notre littérature.
J’aimerai oui vous amener à ouvrir leurs livres, d’oser chercher dans les étagères des librairies la littérature helvète, de fouiller dans les piles et de trouver des trésors, une richesse, autre chose que ce que nous avons l’habitude de lire, de trouver d’autres maisons d’éditions. 

Alors oui, ces choix seront les miens, succincts, peut être, ceux que j’ai lu. Ils ne refléteront pas la totalité de cet autre pays du chocolat et du fromage (Littérature Romande est le blog de référence, ou Tulalu). Mais ils seront ceux que j’aime, affectionne. Ceux qui m’ont permis de rentrer dans ce petit pays où il existe des auteurs à découvrir, des sacrés romanciers à lire.

 

melanie rihoz

Mélanie Richoz : Mon premier roman suisse, mes premières lignes, frissons et grandes émotions. J’ai un amour inconditionnel pour sa plume, concise, poétique, chantante, désarmante, sensible. Mélanie a été la première à me faire tomber dans le poêlon ! Envoutante. J’ai beau chercher, je ne trouve personne qui possède une telle maitrise de la plume, de la rythmique.

Ses romans : Tourterelle, Mue, Le bain et la Douche froide, J’ai tué Papa (sortie en France chez Slatkine and co), Un garçon qui court (sortie aout 2016 – une petite merveille que je viens de finir) (Slatkine), Le sac à dos

 

mealnie chappuis

 

Mélanie Chappuis : La douceur faite femme, la générosité et la passion amoureuse. Cependant ne vous fiez pas à sa plume envoutante, féminine. Mélanie Chappuis est une combattante, une amoureuse des ombres, secrets, de ces cicatrices qu’il faut un jour dévoiler, mettre à nue. Somptueux de délicatesse, intense d’émotions.

Ses romans : Frida, Des baisers froids comme la lune (Bernard Campiche éditeurs) Maculée Conception (Luce Wilquin), L’empreinte amoureuse, Dans la tête de (L’âge d’homme), Un thé avec mes chères fantômes (Edition Encre Fraîche), Deux jours en été, Deux mois et demi

 

zep

 

Zep : L’incontournable Zep. Celui que l’on ne présente plus. Titeuf bien sûr, son légendaire personnage mais pas que. J’aime Zep pour ses pas d’écart, pour ses à-côtés, les illustrations, les bandes dessinées moins conventionnelles. En fait oui, j’aime Zep lorsqu’il dérape… Et de ce côté-là, je suis vernie.

Ses coups de crayons : Titeuf (la collection), Carnet intime (Gallimard), Une histoire d’hommes (rue de Sèvres)

 

 

marianne-brun

Marianne Brun : La petite française de la bande. Celle qui est venue s’expatrier en terre helvète. Incroyable le bouillonnement qui existe en elle. Marianne fait de sa plume, un tourbillon des fragilités qui sont en nous, bien enfouies. En elle, il y a une sensibilité des êtres, du ressenti des émotions, une narration de l’histoire. Ce n’est jamais un long fleuve tranquille avec Marianne. Elle nous embarque, nous retourne, nous fait sourire et nous achève d’un seul coup. Une sacrée plume qui mérite d’être découverte.

Ses romans : L’Accident, La nature des choses (L’âge d’homme), Sève

 

agota kristoff

 

 

 

Agota Kristoff : La Grande Agota… Une merveille des merveilles. Une plume qui nous prend là et nous emmène à revisiter les classiques littéraires romands. Une grande poétesse, une dramaturge, une romancière qui revisite nos corps pour en tirer le suc, qui malaxe nos âmes pour en tirer tout le fiel. Somptueux, magistral. 

Ses romans les plus connus : Le grand cahier (la trilogie des jumeaux) (Livre de Poche), L’analphabète (Zoé)

 

 

 

pierre-crevoisier

 

 

 

 

Pierre Crevoisier : l’instigateur d’une maison chère à mon cœur : La maison éclose et un auteur qui ose sortir une plume poétique alors qu’on l’attend dans un registre plus sanguinolent. Il y a du feu follet en lui, de la magie littéraire.

Ses romans : Elle portait un manteau rouge (Tama), Mes trous (Slatkine)

 

 

 

 

 

 

elisa shue dusapin

 

Elisa Shua Dusapin : la petite dernière, la toute jeune et fragile, silencieuse Elisa, celle qui d’un premier roman lu dans le cadre des 68 premières fois m’a subjuguée. Une maitrise du texte, une plume à en devenir.

Son roman : Un hiver à Sokcho (Zoé)

 

 

 

SilviaHarri

 

 

Silvia Härri : Silvia Härri est la poète du groupe. C’est une écriture délicate, tout en finesse, d’une puissance lexicale et d’un champ de mots mélodiques. On entre dans le grand avec Silvia. On entre dans ce qui est nous, nos fragilités, nos secrets, nos silences et nos cris. C’est fragile, sensible et divinement fort. On est happé par sa puissance, sa délicatesse, sa sensibilité et sa poésie. Une grande Dame, une grande écrivaine poète.

Ses écrits : Tu grimpes drôlement bien aux arbres (Notari) Mention fragile (Salizdat), Loin de soi, Nouaison, Je suis mort un soir d’été (époustouflant de beauté) (Bernard Campiche editeur), une chambre à soi fragments

 

 

 

rochat_BIG

 

 

 

Anne Frederique Rochat : la délicate et secrète Anne Frédérique qui écrit nos secrets les plus enfouis, qui traque nos zones d’ombres pour mieux les mettre en lumière, qui d’une plume sensuelle, douce, nous fait naitre, renaitre. Anne Frédérique c’est la délicatesse intime, la beauté de l’être.

Ses romans : L’accident, A l’abri des regards, Le sous bois, Le chant du canari, L’autre Edgar (Luce Wilquin)

 

 

 

 

aude seigne

Aude Seigne : une voyageuse des mots, une aventurière des pages. Avec Aude, on part à la rencontre de notre monde, on explore les contrées, le sac à dos comme outil, la plume comme repère. C’est l’illumination des mots, la beauté des phrases, l’intime dévoilée devant l’étendue, la poésie aiguisée du regard. A noter Aude Seigne a reçu le prix Nicolas Bouvier à St Malo en 2011 pour son extraordinaire recueil « Chroniques de l’Occident Nomade (Editions Paulette, puis réédité chez Zoé). Elle fait partie du collectif Ajar qui vent de sortir le premier roman à 18 mains « A l’ombre des tilleuls »

Ses romans : Chroniques de l’Occident Nomade, Les neiges de Damas (Zoé), Variations sur un hiver amoureux (Editions Baudelaire), A l’ombre des Tilleuls (Ajar – Flamarion)

 

marie christine horn

Marie Christine Horn : la plume rouge, celle par qui le sang coule, celle qui ne nous laisse pas respirer, nous vrille, nous fait aimer le polar helvète. Celle qui décortique les corps comme on meurt à petit feu (et dieu sait qu’elle m’a fait mourir plus d’une fois). Marie Christine Horn c’est la dame en noir, la passionnée, la dame de pique qui cache sous sa plume meurtrière, un cœur généreux et sensible.

Ses romans : Le nombre de fois où je suis morte (Edition Xéna), La piqûre, School Underwold et les ondes maléfiques (éditions Mic-Mac), La malédiction de la chanson à l’envers (édition Snow Moon) Tout ce qui est rouge (L’Age d’homme)…

 

damien murith

Damien Murith : l’épuration faite homme. Damien Murith a l’art d’écrire des petits romans qui me bouleversent, chavirent, sont une écriture minimaliste, une œuvre humaniste et terrienne. Un style épuré, une poésie lyrique. C’est beau comme une œuvre de Courbet, une main de fer dans un gant de velours, l’œuvre de Dante au Paradis. C’est la mélodie du bonheur en oraison funeste.

Ses romans : La lune assassinée, Les mille veuves (L’Age d’Homme)

 

Et maintenant... Bonnes lectures. Vous verrez vous ne pourrez plus vous passer d'eux !

 

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Commentaires
A
Merci pour toutes ces lectures, je reviendrai régulièrement à ton billet c'est sûr ! (j'ai bien pensé à toi en écumant les librairies de Vevey).
C
Tu es une merveilleuse ambassadrice de cette littérature. Pour l'instant je ne connais qu'Agota Kristoff et vais bientôt découvrir Elisa Shua Dusapin ; j'ai lu aussi cet été les jolis textes que certains auteurs avaient écrits pour ton blog.Tu donnes envies de débarquer en Romandie !
F
N'ai lu que les 2 romans de Damien Murith ! Tu donnes drôlement envie de se plonger totalement dans cette littérature toutafé inconnue pour moi ;-)<br /> <br /> bisous demoiselle
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