31 octobre 2018

Sibylline, Capucine et Jérôme d'Aviau - Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret

  «  Il était un matin de cette fois-là.Au milieu d’une forêt tendre, dans une clairière de rien, un tout petit machin se réveille mais ne se souvient pas.  Ni de ce qu’il fait là, ni de ce qu’il a dormi, ni de ce dont il a envie. »  Il est tout petit ce machin, il n’est pas grand-chose. D’ailleurs quand on le voit on ne sait pas trop ce qu’il est avec sa grosse bouille ronde et ses bras désarticulés, son corps démembré, ses deux yeux comme deux points sur le visage. On ne sait pas trop ce qu’il fout là,... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Shinkuhe Yoshitake - La librairie de tous les possibles

  Imaginez que vous poussez la porte d’un magasin shopping comme vous aimez, celui qui ressemble à deux gouttes d’eau à cette librairie qu’en secret vous espérez, vous rêvez ! Imaginez que derrière son comptoir en bois,  un vieux monsieur un brin fou, un brin sorcier, le bon génie, celui qui d’un coup de baguette magique, d’une petite palpitation, vous dégotte l’ouvrage que vous recherchiez depuis moult et moult  années sans jamais avoir la main dessus.Imaginez que dans cette librairie, il est vraiment possible... [Lire la suite]
26 octobre 2018

Emmanuelle Gouasdon " Parfois on se sent petit"

    Parfois on se sent tout petit, minuscule comme très loin des grands arbres qui de leurs ombres devraient au contraire nous apaiser de leur feuillage protecteur. Des fois la vie nous semble si vaste, si loin de nos rêves et de nos possibilités que leurs feuilles deviennent impossible à attraper comme trop hautes et nous si petit, minuscule devant cette immensité. Si petit et si éloigné. Si petit au pied de ce grand arbre aux branches enchevêtrés. Si petit face à la forêt, aux idées qui se fracassent aux troncs,... [Lire la suite]
24 octobre 2018

Bernard Chambaz, Barroux - Lincoln Highway 750

  « CHICAGOJe m’étais habitué à la 30. Je ne sais pas exactement quand je l’ai quittée, mais j’ai traversé des faubourgs pendant une bonne heure avant de me retrouver sur une autoroute à six voies face à la « sky line . Alors j’ai relâché la poignée des gaz pour m’en mettre plein les yeux. »  Alors qu’il s’apprête à courir le marathon de New York, le narrateur de ce récit à l’aventure humaine mélancolique et envoutante, reçoit un SMS : « Au lieu de « Bonne chance », j’ai lu « c’est... [Lire la suite]
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23 octobre 2018

Jacques Gamblin et Thomas Coville "Je parle à un homme qui ne tient pas en place"

  « Je ne sais pas ce que je suis moi non plus à ce moment : un ami récent, un ami long, un ami au long cours, un messager des nouvelles de la terre, un miroir sans tain, une ombre sur ton sol, un … Type descendu du ciel qui a violé ta traversée,  qui en sait trop, un … Type que tu n’a pas envie de voir, de voir maintenant, jamais. […]Tu m’as vu, tu m’as reconnu, m’as étreint à mon tour, comme une excuse de ne pouvoir faire autrement. Nous avons étreint nos étreintes, virilement, pour étrangler, étouffer les... [Lire la suite]
17 octobre 2018

Catherine Meurisse - Les grands espaces

  « Longtemps j’ai rêvé d’avoir, dans mon appartement parisien, une porte spéciale qui s’ouvrirait directement sur les prés. Je l’emprunterais à chaque saison, en un rien de temps, en un coup de crayon, j’irais faire des provisions de paysages, d’odeurs, de silence. Peut être que je m’attarderais un peu. »   Il serait simple de résumer ce roman graphique à un simple retour vers les grands espaces, vers la cellule familiale et la campagne, un retour à la nature et ses valeurs primitives. Il serait simple de... [Lire la suite]

15 octobre 2018

Marcelline Roux - Vita Nova Solo

  « 139 / Commencer la liste des choses dont j’ai envie : danser, apprendre l’anglais, voir le Japon, lire et lire encore, écrire et écrire encore, méditer, contempler, vivre quelques jours dans une cabane, inventer des soirées parlottes avec des amis, revoir et revoir encore l’Europe du Nord, apprendre à parler allemand, planter des fleurs, regarder tortues et hérissons gambader jour et nuit, écouter et écouter encore les songwriters masculins, chanter à tue-tête, marcher en forêt, en bord de fleuve, dans les... [Lire la suite]
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12 octobre 2018

Christian Bobin - La nuit du coeur

  Comment parler d’un recueil qui n’est que le surplus de ce qui nous rend vivant, nous fait ouvrir les yeux sur ce que nous voyons plus, n’entendons plus, ne sentons plus. Comment écrire sur des mots qui ne parlent que de beauté, cette fracture étincelante qui nous transperce sous la jupe de ce quotidien qui nous emporte loin, loin de tout, loin de rien, loin de ce qui nous touche, nous relève, nous apaise, nous conquit, nous donne, nous ressent, nous assemble. Que dire quand les mots sont lumières, silences, respect,... [Lire la suite]
12 octobre 2018

PolaroïdS "Les petites barbares"

La porte s’ouvre et elles s’engouffrent dans le jardin comme si leur vie en dépendait. Elles ont dix, douze ans. Deux sœurs. La plus âgée, blonde aux yeux sombres. La plus jeune brune, le regard noir. Ça commence toujours de la même façon : elles jouent tranquillement et puis soudain, ça dégénère. Elles se mettent à crier. L’aînée a la voix rauque à force d’être toujours au maximum de la puissance de ses cordes vocales. Elle saisit un coussin, en frappe sa sœur. La petite, stoïque, ne dit rien et puis s’exaspère et réplique. Alors les... [Lire la suite]
07 octobre 2018

Dimanche en photo : Pierre Michon et Anne Lise Broyer " Vermillon"

  « Cette maison est un peu secrète : non pas que je la cache, mais de loin, quand je n’y vis pas, c’est-à-dire neuf mois sur douze, elle m’apparait comme un secret lointain, enfoui. Je la porte en moi comme un noyau invisible, et y penser me donne ne même temps la plus grande force et la plus grande faiblesse. Je ne tiens pas trop à ce que d’autres la voient quand je n’y suis pas : comme si je voulais garder jalousement un mirage qui n’apparait que pour moi, chaque été. » Quelque part dans au Sud-Ouest de... [Lire la suite]