« Il y a le souvenir, il y a la mémoire. Restent des traces.
Il y a les taches qui reviennent au bout des doigts.
Il y a les amis, au coin d’une pensée qui, tant mieux ne s’efface pas.
Il y a le journal. A moins que Charlie Hebdo n’ait été bien plus que quelques feuilles de papier.
Il y a le métier que l’on a appris là-bas avec eux et qu’on ne cesse jamais d’apprendre.
Dessiner, putain, quel beau métier !
Y a pas moyen : ça part pas.
Eux non plus.
Indélébiles. »
Que dire de plus que ces mots de Luz. Que dire de plus que cet hommage, cet hymne à l’amour et l’amitié, à eux, ceux, eux qui nous manquent mais qui finalement sont toujours là. Toujours présents. Et même encore plus.
Que dire quand les mots sont absents, fugaces face à Luz, face à ces émotions et ces souvenirs, ces bouts de gommes qui se cachent dans un tiroir, ces taches au bout des doigts qui viennent caresser le visage, envelopper tels ces instants que l’on garde précieusement et qui nous rappellent combien ils étaient, ceux qui ce jour-là, sont partis dessiner vers d’autres lieux.
Que dire, quand dire est vain parce que beau, émouvant, rare, infiniment fragile et pourtant fort, les Cabu, Tigrous, Charb, Gébé, Catherine Meurisse, les Sigo, les Luce, Oncle Bernard, nous ont tatoué, font rire, grincer des dents, révéler, réveiller, quand ils ont manié et manie le gouvernail d’un hebdo qu’il est bon de lire pour se dire que nul n’est lié à la/une vérité, que derrière les rires et les grosses traces aux marqueurs ironiques se cachent une humanité, un cœur qui ne cesse de battre.
Que dire quand lire Indélébiles et lire ce qui fait bien plus qu’une bande dessinée,, un hommage… Que dire sinon Merci et continuez ! Continuez ! Pour lui, pour elle, pour eux, pour nous, pour ces bouts de gommes qui racontent une histoire, pour les souvenirs, l’histoire, les taches qui ornent les doigts, les Johnny, les politiques, l’amour, l’amitié, la vie, la vie, la vie, la vie…
Que dire ….
Rien…
Lire…
Et continuez à les aimer.
Les aimer.
Indélébiles.
A jamais.
« Pour être honnête : on dessine plus pour soi que pour les autres, pour se lire soi-même, et être lus pour ne pas être seuls. On dessine des idées qui nous dessinent… et parfois en dessinant on rencontre les idées des autres. […]
Parfois on est des dessinateurs comme il existe des écrivains publics. Qu’un seul lecteur ou lectrice s’approprie un de tes dessins pour changer le monde et tu changes le monde. « (Gébé)
Les BD de la semaine sont à retrouver chez Stéphie
Indélébiles
Luz
Futuropolis