" Momo " J Garnier et R Hotin
Momo est une jolie demoiselle de 5 ans. Un brin caractérielle, un brin espiègle, malicieuse, gouailleuse, un brin têtue et ne se laissant pas conter fleurette facilement. Mais c’est bien connu « à 5 ans, on fait ce qu’on veut ! » et personne ne peut nous contredire, nous interdire de faire ce que l’on souhaite. Nà !
Parce que oui, à 5 ans, on est encore une enfant et on n’est pas sérieux quand on est une enfant.
Et ce qu’aime avant tout Momo, c’est partir explorer sa campagne portuaire, jouer sur la digue, faire péter des pétards dans des buses trouvées sur le chemin, déjouer les plans des grands surtout ceux coiffés avec une banane sur la tête. Dire ce qu’elle veut à qui elle veut quand elle le veut et surtout au poissonnier du coin !
Bref Momo c’est Momo.
Un point c’est tout.
Une gamine sacrément étonnante, détonante, remplie d’énergie et qui ne se laisse pas mener à la baguette ni jouer à la poupée aussi facilement que les petites filles de son âge.
Il faut dire aussi que Momo habite chez sa grand-mère, attend son Papa, parti sur un cargo quelque part en pleine mer. Alors l’été, seule…… c’est long, rasoir, ennuyant, ennuyeux. A part se rendre chez le poissonnier, il n’y a pas grand-chose à faire et lier connaissance avec les chenapans du quartier… ce n’est pas le plus aisé quand on est une fille de cinq ans et qu’en plus on ne connait pas Dragon Ball et son hymne Kaméyaméya..
Alors lorsque se présente Françoise, une ado qui fait penser à Momo en un peu plus âgée, les vacances s’annoncent sous un autre jour.
Attention petite bande dessinée à l’odeur de madeleine-bonheur-bonne humeur-tendresse et souvenirs d’enfance. Le genre de souvenirs qui nait au détour d’une bulle, d’une page, un coin de jardin, de cueillette de petit pois, de course dans les rues, d’histoires racontées par une grand-mère, de boutades entre copains d’été, d’ennuis au goût de vacances et d’air iodé.
Une vraie petite merveille rappelant par son graphisme Ponyo et ces questions au parfum d’adultes à hauteur d’enfants, ce besoin de reconnaissance, d’être prise au sérieux et de faire confiance en ces grands qui se montrent rustres, différents, pas très à l’écoute. Pas facile d’être grande quand on est encore petite.
Une jolie bande dessinée douce, tendre aux dessins tout en rondeur, au goût manga Miyazaki, frais, dynamique, plein d’émotions. Le genre qui vous fait sourire, rire au détour d’une bulle, d’un dessin, d’un personnage.
Des couleurs vives, lumineuse, des expressions pas piquées du ver, et des personnages à croquer. Un vrai scénario qui tient bien la route… bref un duo Garnier/Hotin qui colle et une Momo qui est un vrai bonheur à lire et découvrir.
Une bande dessinée en deux tomes et une grande impatience à découvrir la suite.