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Le blog du petit carré jaune
27 février 2016

"L'ombre de nos nuits" Gaëlle Josse

 9782882504012

Chère Gaëlle Josse,

 

Cela fait bientôt une semaine que j’ai terminé votre roman « L’ombre de nos nuits » et comment vous dire que je  ne sais pas écrire un seul mot après avoir lu les vôtres.
Vous avez ce pouvoir d’envouter les nuits (tout comme Laurence Tardieu), de resplendir d’une douce lumière les jours de pluie, de rendre les soleils tendres et chauds les semaines où ces rayons cognent fort. Vous avez la délicatesse des silences nécessaires à écouter et regarder la vie.

Je ne sais comment vous dire qu’à chaque livre que vous partagez avec nous, lecteurs, vous nous offrez un bonheur, un honneur. L’honneur de nous glisser dans les ombres et les lumières de la vie, dans la pénombre de nos propres silences et les tableaux de nos envies.  

Chez vous la délicatesse n’est pas un mot vain. On la devine dans chaque phrase que vous écrivez sur la feuille. On la sent à chaque pas que vous faites, chaque regard que vous posez.
Lire vos romans  est ressentir la fragilité du monde, de vos personnages, la corde d’un funambule qui n’aspire qu’à se tendre, marcher dans l’art et la maitrise du vent. Mais vous comme moi savons qu’avant de pouvoir être accomplie, cette marche nous demande du temps, de passer par les pénombres et les éclaircies qu’est la beauté du temps.  

L’ombre de nos nuits… Je reviens vers vous. Je reviens vers votre roman. Et non, décidément, je ne trouve pas mes mots. Je ne sais pas vous exprimer mon émotion, ce besoin de conserver en moi ce que j’ai lu, cette nuit d’une semaine où j’ai tenu entre mes mains votre ouvrage écrit touche par touche, filament d’une ampoule.  
Votre écriture est comme une sonate sous un clair de lune sortant d’une sphère noire, un tableau de George de La Tour. Vous avez eu raison d’en faire un de vos personnages de roman. Vous avez cette façon de nous transpercer d’une flèche, le cœur et l’âme, de nous rendre sensible à la beauté d’une note, de recoudre à la lueur d’une simple lanterne tenue à bout de bras, nos cicatrices enfiévrées par un amour délaissé.
Vous avez eu raison oui de vous arrêtez devant ce tableau « Saint Sébastien soigné par Irène ». J’ai fait des recherches. J’ai trouvé d’autres peintures parlant de ce thème (d’ailleurs George de la Tour lui-même en avait fait plusieurs, comme un fil d’Ariane a recherché l’ombre d’une nuit).
Partir de cet œuvre et du Maitre incontesté de la lumière filtrée, de la lumière des nuits, et consacrer un roman à trois voix (un triptyque  manuscrit), un monument à nos nuits invaincues , m’a laissée sans voix. J’ai ressenti entre les mots, les brûlures des cicatrices qui se rejoignent pour reformer la peau, senti le cœur s’emballer, se mettre dans la lumière de l’ombre, donner tout ce qu’il possédait pour sentir sous la main, la flèche sortir de la plaie.
Une lecture comme un tableau. Un tableau vu par trois personnes. Le maitre enfiévré, l’élève lumineux et celle qui porte en elle encore l’ombre de sa nuit. trois personnages comme un long ruban rouge carmin, un ruban de sang qui fabrique la vie, la donne.

Gaëlle, vous lire est un cadeau. Et telle la phrase que vous avez mis en exergue «  Donne toujours plus que tu ne peux recevoir. Et oublie. Telle est la voix du sacrée » (René Char, le Nu perdu), je ne saurai vous dire tout ce que vous m’avez donnée en lisant votre roman.

Je reste sur vos vies désaccordées, ses heures silencieuses dans lesquelles vous nous plongez à chaque fois, cette envoutante façon que vous avez de nous mener vers votre écriture, vers cette littérature qui est vous, ces mots que vous accordez comme on accorde un piano désaccordé, on rajoute une touche de lumière, un rouge vie sur un tableau qui parle de nos nuits. Vous lire est ce quelque chose d’indéfinissable qui nous fait aimer la beauté des mots, les votres et de ce que peut offrir un auteur, romancier à ses lecteurs : le partage du sacré, le don de recevoir. 

Merci Gaëlle. Merci
 

A retrouver « l’ombre de nos nuits » sur le site de Gaëlle Josse
Sur le blog : « Nos vies désaccordées », « Noces de neige », « le dernier gardien d’Ellis Island »

  

L’ombre de nos nuits
Gaëlle Josse

Notablia

 

saint-sebastien-soigne-par-irene---georges-de-la-tour

 

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